





| |
Collection
Libretto des éditions Phoebus
Livres au format
de poche, format 120 x 180 mm. Couverture en couleur illustrée.
Chaque volume 5 €. sauf indication contraire.
|
 |
Daphné Du MAURIER. Le
bouc émissaire. 1998, 375 pages.
[N2] Prix: 5 €.
Bon état L’un s'appelle John, l'autre jean.
Le premier est un Anglais professeur d'histoire à Londres, le second est
le très normand comte de Gué, châtelain de Saint-Gilles - mais, placés
côte à côte, on les prendrait pour des frères jumeaux. Est-ce cette
ressemblance constatée lors de leur rencontre fortuite au Mans qui donne
à Jean de Gué l'idée de droguer son sosie et de partir avec ses
vêtements, ses papiers et sa voiture ? S'éveillant le lendemain assez
mal en point, John se voit placé devant l'alternative de porter plainte
ou de se substituer au comte. Machinalement, persuadé que l'imposture
sera aussitôt démasquée, il se laisse conduire à Saint-Gilles par le
chauffeur venu chercher son maître. Mais chacun l'accueille avec le plus
parfait naturel, et John sympathise avec cette famille tombée du ciel,
lui qui est seul au monde et en plein désarroi. Assumer au pied levé le
rôle d'un inconnu se révèle vite une tâche que rend périlleuse tout ce
que la situation léguée par le comte à son « bouc émissaire » recèle de
tragique sous le masque du quotidien. On vient d’évoquer la figure de
Hitchcock, qui s’est inspiré plusieurs fois, à l’écran, de l’oeuvre de
Daphné Du Maurier. Et l’on ne peut s’empêcher de se poser – sans pouvoir
y répondre – la question : pourquoi le maître du frisson (du frisson
coupable) n’a-t-il pas eu l’idée de mettre en scène ce Bouc émissaire,
pur récit d’angoisse fondé sur une très convaincante substitution
d’identité… thème hitchcockien s’il en est ? On lit ces quatre cents
pages le souffle court, avec le sentiment rare de tenir entre ses mains
un concentré de vertige. Nombreux sont les lecteurs de la grande
romancière anglaise qui considèrent ce récit, où le suspense atteint à
l’insoutenable, comme son livre le plus parfait. Réédition en collection
« Libretto » du Bouc émissaire de Daphné Du Maurier. L’art du suspense à
son sommet. |
 |
|
 |
W Wilkie Collins. La Dame en
blanc. 1999, 554 pages.
[L82] Prix: 5 €.
Etat:
Bon (8/10) W. Wilkie Collins est
considéré comme l'un des ancêtres du roman à suspense, du thriller. Son
livre a suscité la jalousie de son ami Dickens et l'admiration de
Borges. A l'origine de ce terrible roman écrit au 19e siècle, se trouve
une histoire vécue par l'auteur. Accompagné de son frère et du peintre
préraphaélite Millais, celui-ci, se promenant dans Londres, entend un
cri désespéré derrière le mur d'un parc. Les trois hommes se précipitent
vers la grille. Une belle jeune femme habillée en blanc leur apparaît et
leur manifeste avec incohérence sa détresse, puis disparaît. Le
lendemain, le romancier revient sur les lieux pour mener son enquête et
il découvre que la beauté, nommée Caroline Graves, est séquestrée avec
son enfant par son mari à moitié fou. Il la délivre et l'aime jusqu'à la
fin de ses jours. Il fait de cette femme l'héroïne de ce roman
angoissant plein de pièges diaboliquement retors, de secrètes
inconvenances et de terreurs intimes. De quoi tenir le lecteur en
haleine tout le long. |
 |
|
 |
Meyer LEVIN. Crime. 1999, 387 pages.
[L64] Prix: 5 €.
Etat:
Bon (8/10) Le récit se fonde sur un
fait divers qui défraya la chronique dans les Années Folles. En 1924,
deux étudiants surdoués issus de la riche bourgeoisie de Chicago
assassinent un jeune garçon dans des circonstances qui vont faire frémir
la prude Amérique. Les meurtriers, persuadés d’avoir commis un crime
parfait (puisque parfaitement gratuit), multiplient les provocations à
l’endroit de la police. Et se feront bêtement prendre. Meyer Levin, qui
fréquentait à l’époque le même collège qu’eux et jouait les reporters
d’occasion pour payer ses études, avait mené à leurs côtés son enquête
dans l’ombre, essayant de « comprendre » ces deux esprits dévoyés…
Publié trente ans après les faits, à l’heure où l’Amérique découvrait
une nouvelle forme de violence (La Fureur de vivre est de 1955), Crime
se vendra à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires et sera
traduit dans le monde entier – puis disparaîtra dans les coulisses de ce
théâtre d’illusion où se font et se défont (provisoirement) les gloires.
La critique l’avait salué comme un nouveau Crime et Châtiment. Sans
aller jusque-là, on peut affirmer qu’il s’agit de l’un des récits «
criminels » les moins convenus de la littérature de ce siècle. Crime de
Meyer Levin, best-seller américain des années 50 (dont on tira un film
avec Orson Welles) est à relire comme un classique. La critique avait
salué sa récente réédition (Phébus, 1996) : un passage en collection au
format de poche devrait lui valoir un nouveau lectorat. Composé à partir
d’un fait-divers authentique qui défraya la chronique dans le Chicago
des Années Folles, il propose une « mise en abîme » du mal, que notre
fin de siècle pourra toujours méditer avec profit. |
 |
|
 |
Ludwig
LEWISOHN. Crime passionnel. Traduit de l'anglais (USA) par Antonin
ARTAUD et Bernard STEELE. Phébus, Paris : 1997. Un volume à
couverture cartonnée souple, illustrée, 364 pages, 14 x 20 cm. Prix: 6 €. [L107] Assez Bon état
Radiographie sans complaisance d'un véritable malaise dans la
civilisation : l'analyse de l'hypocrisie des rapports de couples dans
l'Amérique d'entre les deux guerres par un auteur que Freud admirait et
qu'Antonin Artaud jugea assez sulfureux pour le traduire. |
 |
|
 |
Wallace
STEGNER. Traduction de Eric
Chédaille. Vue
cavalière. [L9] Prix: 5 €.
Etat:
Bon (8/10). Un homme qui a le plus
clair de sa vie derrière lui et à qui tout semble avoir réussi rouvre
les pages d'un journal qu'il a tenu bien des années plus tôt. Il
s'aperçoit qu'il est passé à côté de l'essentiel. Avec lui et avec Ruth
, sa femme, nous lisons cette chronique du désenchantement. Le vieux
couple, ébranlé par cette évocation, s'interroge et doute. Vue
cavalière est une méditation amère sur la difficulté de vivre, et la
meilleure introduction possible à l'œuvre de Wallace Stegner. |
 |
|
 |
Wallace
STEGNER. La vie obstinée. [N21CG15 L9] Etat:
Bon (8/10). Années 70. Ruth et
Joseph, agent littéraire en retraite, s'installent dans un endroit perdu
de Californie, à la recherche de paix et de silence. Mais il y a les
voisins : Peck, une sorte de hippie à qui Joseph a permis de construire
une cabane, les Weld et les LoPresti qui créent des complications de
voisinage. Et heureusement aussi la lumineuse Marian Catlin qui, elle,
n'a que de l'amour à offrir. C'est sa vie quotidienne que raconte Joseph
: les journées passées auprès de sa femme et son chat, la contemplation
de la nature, les altercations avec les voisins, le bonheur des
conversations avec Marian, etc. Des choses de tous les jours? soit, mais
tout cela est formidablement romanesque. |
 |
|
 |
Jean Pierre OTTE. L'amour au jardin. 2002, 152
pages.
[L82] Prix: 5 €.
Etat:
Bon (8/10)
La critique a comparé Jean-Pierre Otte
(natif de l’Ardenne belge mais établi dans le Lot) à Giono, à Genevoix.
Cet amoureux des mystères de la femme, de la terre et du vin se penche
ici sur son jardin, et plus spécialement sur les moeurs des êtres
vivants qui l’habitent : fleurs et bestioles, dont la grande affaire est
bien sûr l’amour. Préface de Jacques Lacarrière. Une reprise attendue en
collection « Libretto ». Un homme se penche sur son jardin, et d’abord
sur les moeurs singulières des êtres vivants qui l’habitent : fleurs et
bestioles, dont la grande affaire est bien sûr l’amour. Car tout ici est
sexe. Les fleurs sont visitées. On se glisse, corseté comme un faux
bourdon, dans les calices, on entre dans l’intimité de l’iris, de la
violette ou de la figue. Des enchantements et des plaisirs nous
attendent, mais aussi des épreuves, des périls et des pièges – quand le
crabe doré et la mante religieuse portent l’amour à l’estomac. Qu’on ne
s’y trompe pas, ce livre n’est pas un livre de plus sur l’hyménée
végétal ou animal, mais le premier peut-être à chercher à nous rendre
témoins intimes des étreintes et des voluptés en honneur dans un monde à
la frontière bien gardée. Comme si nous étions conviés, par un poète un
peu braconnier, à traverser le miroir d’une nature pleine de mystères –
et pourtant secrètement acquise à la complicité des hommes. |
 |
|
 |
Marcel SCHWOBB. Oeuvres. 2002. 992 pages.
[L128] Prix: 5 €.
Etat:
Bon (8/10)
L'ouvrage rassemble l'essentiel de l'oeuvre. Sylvain
Goudemare, auteur d'une biographie remarquée Marcel Schwob ou les Vies
imaginaires (Le Cherche Midi, 2000) en a établi l'édition. Les textes
sont livrés dans leur ordre de parution et le volume comprend deux
sections. La première, consacrée aux oeuvres de fiction, contient Coeur
double, Le Roi au masque d'or, Mimes, Le Livre de Monelle, La Croisade
des enfants, Vies imaginaires, L'Étoile de bois et les contes parus dans
l'Écho de Paris. La seconde regroupe les études et essais : Spicilège et
Variations sur l'argot principalement. À cela s'ajoutent des
introductions éclairantes et quelques notes. Ce qui frappe, c'est la
diversité des tons et des formes courtes employés par l'écrivain pour
contenter son appétit de narration. En effet, si l'on considère Coeur
double par exemple, premier recueil publié, on reste admiratif devant un
tel talent de caméléon. Marcel Schwob est-il grave ou léger? L'écrivain
est-il un fabuliste ou un affabulateur? À l'instar de Borges, on ne sait
jamais si l'écrivain fait preuve d'une érudition étonnante ou s'il
bluffe son lecteur, l'emportant dans une sphère ou l'histoire rejoint le
désir d'histoires, où tout est mêlé, brisé, recyclé. Schwob expérimente,
multiplie les voix, s'attachant à créer aussi des formes inédites. Mimes
est à ce titre un recueil captivant. L'écrivain, avec une modernité qui
conserve tout son sens aujourd'hui, donne la parole à une succession de
personnages qui monologuent. Le texte court rejoint ici le poème en
prose, tant la langue est à la fois dépouillée et sophistiquée : "Cette
lampe à mèche neuve brûle de l'huile fine et claire en face de l'étoile
du soir. Le seuil est jonché par les roses que les enfants n'ont pas
emportées. Les danseuses balancent les dernières torches qui étendent
vers l'ombre leurs doigts de feu." Le Livre de Monelle, composé avant et
après la disparition brutale de la maîtresse de Schwob, porte en
filigrane le deuil de l'écrivain. La figure mythique de Monelle y donne
un sens à la création qu'on pourrait facilement appliquer à toute
l'oeuvre de Schwob : "Et pour imaginer un nouvel art, il faut briser
l'art ancien. Et ainsi l'art nouveau semble une sorte d'iconoclastie./
Car toute construction est faite de débris, et rien n'est nouveau en ce
monde que les formes./ Mais il faut détruire les formes." Disposer de
l'essentiel de l'oeuvre de Schwob en un volume permet de prendre le
pouls d'un écrivain de toutes les narrations. C'est pourquoi on se dit
que forcément, il parlera à tout le monde, que chacun pourra y trouver
son compte. Malheureusement, c'est pour les mêmes raisons que l'écrivain
continuera sans doute d'habiter la marge, parce qu'il se révèle
insaisissable, d'une certaine façon. Impossible de trouver un tiroir où
ranger un esprit si ouvert. L'oeuvre est fantastique, historique,
philosophique, humoristique même : "Je fus d'autant plus étonné de lui
trouver une tête de mort que je l'avais positivement reconnu à sa façon
de cligner de l'oeil gauche." (Coeur double). |
 |
|
 |
Wallace STEGNER. Angle d'équilibre.
2002. 992 pages.
[L128] Prix: 5 €.
Etat:
Bon (8/10)
Présentation de l'éditeur
Un vieil historien ronchon, unijambiste et condamné au
fauteuil roulant, plaqué au surplus par sa douce, s'occupe à trier des
archives de famille pour tenter de conjurer comme il peut la mort qui
guette au prochain tournant - ou à celui d'après si l'on veut rester
optimiste. C'est ainsi qu'il va tomber sur des lettres laissées par sa
grand-mère, une jeune femme des années 1860 qui parcourt l'Ouest sauvage
à la suite de son prospecteur de mari - et dont la vie, passée au milieu
de paysages grandioses, ne sera qu'une suite (plutôt mouvementée) de
dégringolades et de désillusions... Publié en 1971, couronné par le prix
Pulitzer, Angle d'équilibre a été rangé par le New York Times dans sa
sélection des " 100 meilleurs romans du siècle ". |
 |
|
 |
W Wilkie COLLINS. Cache-cache. 2003. Prix: 5 €. [N21CG48]
Etat:
Bon (8/10)
Présentation de l'éditeur Publié en 1854, Cache-cache annonce
déjà le très trouble climat de La Dame en blanc. Collins y distille ses
plus délicieux poisons. Fondé, selon la vieille habitude de l’auteur,
sur le thème de la révélation d’un secret de famille du genre
inavouable, le roman est surtout prétexte à la mise à nu d’un sentiment
dérangeant : le désir de vengeance, qui ne laisse en repos, comme bien
l’on devine, ni les personnages ni le lecteur. |
 |
|
 |
Adalbert STIFTER. L'homme sans postérité. 2011. Prix: 5 €. [P]
Etat:
Très Bon (9/10)
Présentation de l'éditeur le plus déroutant peut-être de tous
les romans de Stifter, qui fut lui-même la figure la plus singulière, la
plus énigmatique du post-romantisme allemand. Un adolescent rend visite
à son oncle, un vieux célibataire endurci qui vit cloîtré dans un
étrange domaine : sur une île au milieu d'un lac perdu dans les
montagnes. L'oncle parle peu, n'a pas l'air commode. À la fin du séjour,
et sans que rien entre eux soit clairement formulé, il aura légué à son
jeune hôte son bien le plus précieux : l'esprit de solitude. Tout en
feignant de n'évoquer que la vie la plus ordinaire, Stifter nous convie
sans en avoir l'air à écouter entre les mots la voix de la différence,
de l'infrangible singularité des êtres : voix du désir éperdu d'« être
soi » envers et contre tout - c'est-à-dire envers et contre la société
des hommes. Dès lors s'explique-t-on l'admiration qu'un Nietzsche à pu
porter à cette œuvre. |
 |

Dernière Mise à jour : le
samedi, 05. juin 2021.
| |
|